La Poste n’est pas une banale entreprise. À tort ou à raison, elle symbolise parfois le dernier lien entre l’État et les communes isolées. Une attache qui pourrait être mise à mal ces prochaines années, car, déficit public et endettement obligent, l'exécutif est en quête d’économies. Ce vendredi 27 septembre, lors du congrès de l’Association des maires ruraux de France à Saint-Julien (Côte-d’Or), la nouvelle est tombée : d’après Philippe Wahl, le PDG du groupe La Poste, Bercy aurait décidé de diminuer de 50 millions d’euros l’enveloppe des contrats dits de présence territoriale. Le patron craint que cet effort soit prolongé également en 2025.

50 millions, ce n’est pas rien quand le budget du contrat en question s’élève à 174 millions d’euros par an. Cela représente une coupe de 28 %. De quoi mettre à mal l’engagement gravé dans le marbre de la loi en 2010, lors de l’ouverture à la concurrence du secteur et qui veut que la Poste maintienne 17 000 points de contact dans toute la France. Était ainsi créé un « Service universel postal » où 90 % de la population se situerait à moins de 10 kilomètres d’un service postal.

Pourtant, le nombre d’agences n’a cessé de diminuer entre 1980 et 2024. Alors qu’elle disposait de 17 380 bureaux de poste, la France n’en compte plus que 6 985. Pour autant, elle a remplacé numériquement cette perte par des agences postales communales (7 284) et des points relais poste (5 381). Ce sont ces deux derniers qui sont directement concernés par la coupe budgétaire gouvernementale.

Du carburant pour le RN

Cité par Ouest France, Xavier Cadoret, le maire de Saint-Gérand-le Puy, commune rurale de l'Allier, estime que « ça veut dire qu’on va effacer d’un coup du paysage 10 000 points relais commerçants et agences postales...