Le jardin idéal doit-il être à la fois beau, bon et respectueux des lois naturelles pour enchanter le monde ? À travers un échiquier de jardins éphémères, que les visiteurs pourront admirer aux couleurs de l'automne, le Festival international des jardins, qui fête sa 30e édition, invite à s’interroger sur l’art de façonner la nature. Quand plus de la moitié de la population mondiale vit en ville, on propose ici d’articuler urbanisme et jardins, pour ne pas priver l’homme de ses racines. Le premier prix est revenu à des paysagistes italiens qui ont su transformer leur parcelle en un paysage infini, puisant leur inspiration dans la fresque de la fameuse villa Livia, au nord de Rome, et dans les artifices du théâtre antique.

Méditation et contemplation

Chaque civilisation ordonne la nature en créant des jardins propices à la réflexion, à la rêverie ou au repos de l’âme. Le jardin d’Épicure, le jardin monastique ou le jardin à la française témoignent chacun de la conception du monde et de l’art de vivre issus de la tradition helléno-chrétienne. À l’ombre des feuillages taillés pour présenter la forme d’une voûte ou au milieu des fleurs disposées en parterre pour répandre leur parfum odorant, on médite et on s’abandonne à la contemplation. Au jardin, le philosophe reconnaît son humble condition, alors que devant lui meurt et renaît la nature au fil des saisons. L’artiste s’inspire de l’harmonie de la nature et le moine rend grâce à Dieu pour la perfection de la création qui s’affiche devant lui. Le paysagiste peut aujourd’hui s’inscrire dans cette tradition vieille de 2 000 ans pour laisser libre cours à sa créativité.

Domaine de Chaumont-sur-Loire. Ouvert tous les jours jusqu’au 6 novembre. domaine-chaumont.fr