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Gaz russe : vers le scénario du pire ?

LE ROND-POINT. Et si Moscou coupait complètement le robinet du gaz vers l’Union européenne ? Le 20 juillet dernier, la Commission européenne présentait un plan de réduction drastique de la consommation de cet hydrocarbure.

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Les élites européennes mondialisées n’avaient pas réussi à imposer l’austérité via des restrictions sur les énergies fossiles au nom de l’idéologie de la catastrophe climatique annoncée ; elles espèrent désormais pouvoir justifier la sobriété au nom de la nécessité de punir la Russie. Punir la Russie ? Le film fait de plus en plus penser à l’arroseur arrosé.

Bien avant la guerre en Ukraine, de nombreux gouvernements européens avaient déjà dans le collimateur le projet de gazoduc Nord Stream 2, prévu pour doubler l’acheminement actuel du gaz russe vers l’Allemagne sous la mer Baltique. Sa mise en service a été bloquée dans la foulée de l’entrée des troupes russes en Ukraine, sous l’intense pression de Washington, ennemi dès le début du gazoduc, d’abord pour des raisons stratégiques (fondamentalement, casser tout lien entre l’Allemagne et la Russie) mais aussi commerciales (vendre le gaz américain au Vieux Continent).

Lors du déclenchement de la guerre en février, UE et USA ont rivalisé pour accélérer leur aide à Kiev. Et les Vingt-Sept ont mis sur pied pas moins de six paquets de sanctions successifs depuis début mars. Au cœur de ces mesures : la diminution, voire la suppression, des approvisionnements d’hydrocarbures auprès de la Russie. Il fut d’abord décidé de boycotter le charbon. Puis le sixième paquet a porté sur l’élimination des importations de pétrole. Non sans difficultés : le Conseil européen des 30 et 31 mai a mis en lumière les querelles entre les Vingt-Sept à ce propos. La Hongrie, notamment, a obtenu de pouvoir continuer à compter sur le pétrole de Moscou ; des exemptions ont également été octroyées à ses voisins.

Jusqu’à la fin du printemps, les États membres les plus ultras (Pologne, pays baltes…) insistaient même pour poursuivre toujours plus loin en bannissant le gaz russe. Sauf que Vladimir Poutine a pris de...