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L'armée européenne : la guerre jusqu'au dernier Français ?

Avec la succession d’Usurla von der Leyen à la tête de la Commission rejaillissent toutes les utopies européistes de manière inquiétante. On en vient à fantasmer à haute voix sur la fin des États et des nations et sur la création d’une armée européenne.

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« Cet épouvantail de l’armée européenne n’existe pas », soulignait l’eurodéputée Nathalie Loiseau le 26 avril dernier. Bien entendu… mais l’idée est de s’en rapprocher toujours plus. Emmanuel Macron en personne s’est dit prêt, le 28 avril, à « ouvrir le débat » d’une défense européenne qui comprendrait l’arme nucléaire ! Sur ce sujet comme sur les autres, l’UE est pourtant face à une aporie brillamment résumée par le philosophe Vincent Descombes : « Supposons qu’il faille prendre acte, comme on nous y invite, d’un effacement progressif des souverainetés nationales à force de “transferts”, notre question devient alors : où trouve-t-on la forme de souveraineté qui doit la remplacer ? On nous dira : cette forme nouvelle, c’est la souveraineté européenne que nous sommes en train de construire ; oui, mais une telle construction suppose, dans les conditions intellectuelles modernes qui sont les nôtres, qu’il y ait un peuple européen, ce qui veut dire une nation européenne. Or, les institutions européennes se veulent supranationales, elles se flattent justement d’avoir dépassé la forme du “national”. La notion de souveraineté européenne est donc privée de sens hors l’hypothèse d’une fusion des nations européennes d’aujourd’hui dans une nouvelle entité nationale (1). »

Ici, puisqu’il s’agit de la guerre, nous parlons précisément du fait d’envoyer mourir pour des intérêts stratégiques le meilleur d’une nation qui accepte l’hypothèse du sacrifice. Les rodomontades, le lyrisme bon marché et les paroles ineptes de l’Hymne à la joie n’y feront rien. Les hommes peuvent mourir pour des illusions, mais encore faut-il qu’elles aient un minimum de crédibilité (2). Pour sortir de l’illusion, il faut parfois la mener jusqu’au bout. C’est le principe du « comme si », chère au général de Gaulle (3). Suivant la méthode européiste, nous allons essayer de brosser à grands traits ce que pourrait être cette chimère idéologique, dont la place légitime serait le formol universitaire.


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