L’homme ne serait-il aux yeux des écologistes qu’un être nuisible qu’il conviendrait de punir et de rééduquer ? C’est la question que l’on peut se poser quand on voit les affiches auxquelles Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV, a songé il y a quelques semaines avant de se lancer dans la campagne des régionales en Île-de-France.

Des affiches consternantes puisque, au lieu de proposer aux électeurs un projet politique, elles mettent purement et simplement en scène la détestation et l’élimination de l’adversaire. Toute une série de groupes sociaux et de personnalités publiques y est offerte à la vindicte publique : les chasseurs, les boomers (personnes nées pendant le baby-boom, N.D.L.R.), les fachos – nombreux, car pour les membres d’EELV, le fascisme commence par la défense de la laïcité et de la République –, Alain Finkielkraut, Éric Zemmour…

Dans le cas des boomers, ce sont, sur une photo, quatre septuagénaires anonymes riant ensemble au bord d’une plage. Le slogan : « Les boomers, eux, ont prévu d’aller voter. » Que faut-il comprendre ? Que pour expier, nos aînés doivent renoncer au droit de vote ? Qu’il faut les déclarer inéligibles ? Les exclure de la communauté politique pour crime contre les générations futures ? À moins que les Verts préfèrent entamer à leur encontre un procès de Moscou permanent...

ESPRIT REVANCHARD ET TOTALITAIRE

Au cas où cette désignation de toute une classe d’âge à la haine de masse n’aurait pas été comprise, Sergio Coronado, député EELV et autre boussole à indiquer le sud, a jugé utile de préciser à l’adresse des intéressés : « Votre génération a connu le plein-emploi. Elle a consommé sans limites, n’a pas pris soin de la planète et vous voulez encore nous expliquer ce que nous devons faire. Vous avez échoué, laissez-nous gérer maintenant. »

La force de l’inconscient des écologistes français est telle qu’ils cachent mal leurs...