Z comme...Zone EuroFPContenu payant

Zone Euro

Par David Cayla.

/2021/10/Z_Zone


Qui se souvient du discours de la Sorbonne ? Prononcé le 26 septembre 2017 dans l’amphi le plus majestueux de l’université parisienne, cette « initiative pour l’Europe » était censée lancer le grand chantier d’une « Europe souveraine, unie, démocratique ». Elle devait surtout faire d’Emmanuel Macron, fraîchement élu, le leader incontesté d’une nouvelle Union européenne. C’était l’époque où le Président incarnait encore la puissance de la volonté disruptive. Après avoir fait exploser les rapports de force politiques en France, Macron se lançait avec ardeur dans le jeu de quilles des équilibres européens en espérant, là aussi, tout chambouler.

En septembre 2017, le champ politique européen semblait ouvert et prêt à accepter l’audace d’un jeune Président français. Après les crises économiques des années 2008-2013, le bras de fer engagé avec la Grèce en 2015, la crise des réfugiés et le Brexit, l’Europe était mûre pour un nouveau leadership. Angela Merkel, affaiblie en interne par des résultats électoraux décevants, entamait un quatrième et dernier mandat. Sans doute cette conservatrice allait-elle forcer sa nature en acceptant les importantes réformes qu’Emmanuel Macron entendait lui proposer. À la Sorbonne, il parla avec emphase de « souveraineté européenne », « d’autonomie de l’Europe », de « budget commun », persuadé que l’élection de Donald Trump allait naturellement pousser les Allemands à renforcer leur partenariat avec la France. Jouant sur le choc qu’avait été l’entrée fracassante du parti d’extrême droite AFD au Bundestag quelques jours plus tôt, Macron avait conclu son discours en fustigeant les nationalistes « qui détestent l’Europe » et en exhortant ses partenaires : « C’est le sursaut des consciences que nous devons assumer au moment où cet obscurantisme se réveille ». « Vous n’avez pas le choix », s’empressa-t-il d’ajouter, invitant ses partenaires à repenser l’Europe et à participer à la création d’un « groupe de la refondation européenne ». Macron osait tout, même envisager un changement de traités.

Un an plus...