Le meurtre de George Floyd, outre-Atlantique, est le prétexte à des fanatismes en France qui, au nom de la « Mémoire », prétendent liquider l’histoire(1) de la nation, l’expurger de ses « mauvais » génies, nous proposer un monde en noir et blanc. Ces fanatiques décapitent ou souillent des statues, exigent des changements de noms de rues, salles ou bâtiments. On décapite par la même occasion une statue de la Vierge, on souille des monuments de Jacques Cœur (1395 -1456) et de Charles de Gaulle.

Ces fanatiques sont appuyés par une mauvaise conscience se réclamant du « progressisme », de « la gauche ». Le ductile Jean-Marc Ayrault, ancien Premier ministre de la République française, voudrait expier le sombre passé de sa ville de Nantes, impliquée jadis dans la « traite négrière », en déboulonnant la statue de Colbert.

Réduire Jean-Baptiste Colbert (1619 – 1683) à une présumée « négrophobie » relève de l’ignorance ou du prétexte. Colbert, Contrôleur général des finances, puis Secrétaire de la Maison du Roi et Secrétaire d’Etat à la marine, mobilisa toutes les ressources en population pour développer la France, son économie, son Etat, sans s’arrêter à la couleur de la peau. Il a déporté aux colonies, pour les peupler, des jeunes filles arrachées à l’Hôpital général de Paris, il a poussé à la commutation de peines capitales en condamnations aux galères pour renforcer la flotte, il a taxé les mariages « tardifs » pour accroître la population, il a puni de mort les artisans et les ouvriers quittant le royaume. Ni le sang, ni la sueur, ni les larmes n’ont la couleur de la peau, ils ont la même couleur chez tous les hommes(2). Pour honteux qu’il passe à nos yeux, le « Code noir » (dont il n’est pas l’auteur principal) « rentabilisait » un système intrinsèquement inhumain. Là encore, Colbert veut épargner des vies précieuses à son projet. Le même...