Devant la colère des associations, la dépouille du général Gudin sera finalement célébrée
Si l’Élysée n’assurera pas le rapatriement de la dépouille du général Charles Etienne Gudin, mort en 1812 lors de la campagne de Russie, la colère des associations patriotiques aura tout de même eu raison du silence des autorités. L’État français a décidé de revoir sa copie, laissant à la ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens combattants Geneviève Darrieussecq le soin de l’accueillir mardi prochain au Bourget.
Exhumé près de Smolensk par une équipe d’archéologue franco-russe menée par Pierre Malinowski, le corps du général Napoléonien devait être rapatrié aux Invalides pour des funérailles nationales. Mais l’Élysée en avait décidé autrement, deux mois après les commémorations du bicentenaire de la mort de Napoléon. « Napoléon est une part de nous », assurait le Président Macron à la commémoration du bicentenaire de sa mort. Avant de marteler, pastichant l’Empereur : « Nous assumons tout ».
Tout, sauf les mérites de l’un de ses plus brillants officiers, « recommandable par ses qualités morales autant que par sa bravoure et son intrépidité » selon les mots de Napoléon Ier. Or, d’après les informations de La République du Centre, le corps du général Gudin pourrait bien être transféré sous le dôme, et « peut-être à la fin de l’année » indique le quotidien. De son côté, la sénatrice LR des Français de l'étranger Joëlle Garriaud-Maylam, par ailleurs présidente d'honneur de l'association Paris-Napoléon 2021, se dit réjouie «de la décision de rendre hommage au Général Gudin», annonçant sur Twitter l’accueil son inhumation aux Invalides le 2 décembre. Et pour cause, « c’était un très bon général des armées de la Révolution, puis de l’Empire. Il a joué un rôle clé à Auerstaedt et à Eylau. Proche de l’Empereur, c’est un personnage assez emblématique de ces familles d’Ancien régime qui rejoignent la Révolution et l’Empire », confirme son descendant Albéric d’Orléans.
Sa mort n’en est pas moins glorieuse. Visitant la cathédrale de Smolensk, Napoléon apprend qu’une bataille est déclarée. Il envoie Gudin au secours du Maréchal Ney. Alors que sa division bouscule l’armée russe, un boulet lui emporte une jambe. Aussitôt transféré à Smolensk, il reçoit la visite de l’Empereur à son chevet avant de mourir le 22 août 1812.