Le cinéma subventionné, victime de son parisianisme ?
ARTICLE. Un récent rapport de la Cour des comptes montre que les films, pourtant de plus en plus subventionnés, peinent à trouver leur public. Il faut dire que dans une France plus archipélisée que jamais, ce n'est pas forcément évident…
Le modèle de l’exception culturelle française est-il sans limite ? C’est la question que pose en sous-texte un rapport publié ce mercredi 20 septembre par la Cour des comptes sur la gestion du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC). Les juges de la rue Cambon ont mis leur nez dans les derniers comptes (2011-2022) de cet organe dépendant du ministère de la Culture, qui brasse pas loin de 700 millions d'euros de subventions par an.
Le sujet est sensible depuis la polémique lancée par la réalisatrice Justine Triet, qui accusait les pouvoirs publics de vouloir « casser » l’exception culturelle en n’aidant pas suffisamment les jeunes auteurs. Un reproche « ingrat et injuste », avait alors rétorqué la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak. On comprend bien pourquoi la Cour des comptes a mis des gants dans son rapport. Lors de la conférence de presse, son président, Pierre Moscovici, a joué à l’équilibriste en louant la politique de création artistique, tout en appuyant sur le nécessaire contrôle de « l’argent public ». Celui-ci « doit être piloté par une décision publique, nul n’y échappe », a-t-il lancé.
Seuls 2% des films rentabilisés
Et on ne peut que le comprendre, au vu du constat fait...