Il se peut que cet été, au hasard d’une soirée vagabonde, à l’occasion d’un festival ou d’une petite formation orchestrale en plein air, vous trouviez l’occasion d’écouter ce qu’on nomme communément du « jazz », par opposition à la musique dite « classique », c’est-à-dire étudiée dans les classes des conservatoires et autres écoles de musique. Si ce que vous entendez vous charme quelque temps, puis vous ennuie profondément au bout de vingt minutes, si le discours vous paraît touffu et incohérent sans toutefois être dénué de créativité, si cette liberté et ce foisonnement au contraire, vous transportent, ou si vous vous demandez comment il faut l’appréhender, voici un très rapide vrai/faux qui peut vous aider à y voir (ou entendre) plus clair.

Le jazz n’est pas une musique écrite, mais improvisée : VRAI… mais

C’est ce qui distingue en effet les deux genres : dans un concert de musique classique l’instrumentiste ne se permet, en dehors du tempo ou des choix de phrasé, aucune variante par rapport à ce qui est fixé par le compositeur. À l’inverse un soliste de jazz, s’il commence par exposer un thème, un « standard », n’aura qu’un souci, c’est d’extirper de ce thème la substantive moelle (=les accords, la « grille ») pour créer spontanément, dans une métrique donnée et dans des harmonies données, un autre chant aussi appelé « chorus ». Donc tout n’est pas improvisé.

Gardez également à l’esprit que la partition classique figée telle qu’on la conçoit aujourd’hui est une évolution très récente dans l’histoire de la musique (XIXe siècle) ; durant la période baroque, notamment, une grande part d’improvisation était laissée aux instrumentistes par le biais de la basse chiffrée qui laissait libre la réalisation des parties supérieures.

Les musiciens de jazz ont des accords que les musiciens classiques n’ont pas : FAUX

Le matériel mélodique, rythmique ou harmonique est exactement le...