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Le lavoir

CHRONIQUE. Tout au long de l'été, notre camarade Jean-Paul Pelras nous incite, avec ces chroniques champêtres, à nous replonger dans ce flot de souvenirs qui font notre identité collective. Aujourd'hui, le lavoir...

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Prenons aujourd’hui quelques lignes pour rendre hommage à ces femmes qui passaient des heures, agenouillées sur une planche, un battoir à la main, entre deux brouettes de linge sale et un seau de cendre en guise de lessive.

Chacun se souvient d’ailleurs, à ce titre, d’une certaine Mère Denis, née en 1893 et récupérée, dans les années 70, pour les besoins de la cause mediatico publicitaire. Elle était lavandière et s’appelait Jeanne Lecalve. Née à Pontivy dans le Morbihan et décédée, ce qui ne vous aura certainement pas échappé, un 17 janvier 1989 à 12 heures 45, 9 rue de la Brissard à Pont l’Évêque, dans le Calvados.

Les lavoirs donc, qui ne sont plus guère utilisés de nos jours, à part peut-être à la belle saison par quelques nostalgiques du baquet, du savon de Marseille et du bateau du même nom cher aux Frères Jacques. Pour ma part, figurez-vous chers lecteurs, je vis dans le Haut Conflent en Roussillon à côté d’un de ces monuments autour duquel s’agitent les gosses et viennent s’ébrouer les épagneuls. Austère et paisible, il coule pour ainsi dire ses vieux jours loin des cancans d’autrefois où, selon le dicton, on y lavait le linge et on y salissait les gens. Tâches qui incombent respectivement désormais à la machine à laver et au téléviseur, qu’il soit ou non équipé d’un écran plat et du satellite de saison.

J’ai pour conclure, à propos de lavandières, dégotté une définition usagée qui dit : « Sorte de bateau à fond plat en usage dans les bassins de Paris », mais également : « Nom donné en Normandie à des fées qui battent le linge avec une main de fer dont elles assomment les curieux ». Enfin et sur un ton plus révérencieux, sachez encore qu’il s’agit du nom attribué à quelques sautillantes bergeronnettes.

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