Qatar, FIFA : du sang sur les mains, de l’argent dans les poches
ARTICLE. The Guardian révèle qu’au moins 6.500 travailleurs étrangers sont morts sur les chantiers de la Coupe du monde de Football 2022 au Qatar depuis 2010. Un nouveau scandale qui éclabousse un peu plus la FIFA qui a attribué dans des circonstances obscures l’organisation de la compétition au pays.
C’est un nouveau scandale qui ternit un peu plus l’image de la future Coupe du monde de Football 2022. The Guardian a révélé qu’au moins 6500 travailleurs étrangers seraient morts en raison des travaux de préparation à la compétition (construction de stades et autres infrastructures). L’estimation du Guardian, issue de la compilation des informations gouvernementales du Bangladesh, du Népal, du Sri Lanka et du Pakistan, dépasse de très loin les chiffres des autorités qataries (qui déclaraient « seulement » 37 travailleurs morts).
Les autorités qatariennes, interrogées sur le sujet, ont finalement décidé de ne pas nier les chiffres, mais leur explication est pour le moins étonnante : « Le taux de mortalité dans ces communautés se situe dans la fourchette prévue en fonction de la taille et des caractéristiques démographiques de la population. Cependant, chaque vie perdue est une tragédie et aucun effort n’est épargné pour essayer d’éviter chaque mort dans notre pays ». La Fédération internationale de football association (FIFA), quant à elle, estime, sans preuve aucune, que « les mesures de santé et de sécurité sont très strictes » et que « la fréquence des accidents sur les chantiers de la Coupe du monde de la Fifa a été faible par rapport à d’autres grands projets de construction dans le monde ».
Une grande partie des décès rapportés par le journal anglais sont attribuées à des « causes naturelles » (c’est le cas pour 80% des morts Indiens) qui relèvent, selon les autorités qatariennes, d’« insuffisances cardiaques ou respiratoires soudaines et inexpliquées ». Le problème, c’est que les autopsies sont très rares et que la relation entre les décès et la chaleur extrême sur les chantiers du pays est largement concevable. Par exemple, le travailleur indien de 43 ans Madhu Bollapally a été retrouvé mort sur le sol de son dortoir et a été déclaré décédé...