En 2023, elle ne regroupait qu’environ 7 % des capacités mondiales de production de batteries. Alors L’Union européenne avait annoncé en grande pompe un objectif de production de 100 % de ses batteries électriques d’ici 2025. De nombreux projets d’usines spécifiques avaient été prévus à travers le continent et subventionnés à hauteur de 6 milliards d’euros, notamment dans le cadre des "projets importants d’intérêt européen commun" (PIIEC). Las, moins de deux ans plus tard, les ambitions sont revues à la baisse et le secteur, balbutiant, peine déjà à survivre. Le géant suédois Northvolt a fait faillite et l’entreprise française Automotive Cells Compagny (ACC) tire la sonnette d’alarme pour ne pas subir le même sort.

« Pour survivre et réussir la montée en puissance de notre Gigafactory, un processus qui s’avère plus long et plus coûteux que prévu, un soutien immédiat est indispensable. Nous demandons donc l’activation du Fonds d’innovation 2024 sans attendre 2025 ou 2026, ou même 2027 », a expliqué l’entreprise en réaction à la présentation du plan d’action industriel de la Commission européenne. « L’urgence de la situation actuelle ne doit pas être sous-estimée », souligne-t-elle.

L’entreprise, fondée par Stellantis, Mercedes et TotalEnergies a connu bien des déboires depuis le lancement de son activité en 2023. Ses ambitions européennes ont été freinées. En Italie, à Termoli, à cause du retrait des subventions du gouvernement local. En Allemagne, à  Kaiserslautern, également. Un problème lié au choix technologique qui, comme celui du géant suédois Northvolt, met l’entreprise en difficulté face à ses concurrents chinois.

Un temps de retard

ACC a opté pour des batteries lithium-ion NMC (nickel-manganèse-cobalt), coûteuses, mais à l’autonomie élevée, qu’elle fabrique sur son site de Billy-Berclau/Douvrin (Pas de Calais). Elle doit équiper entre autres la nouvelle Peugeot 3008. Mais les constructeurs automobiles, critiqués pour les coûts élevés...