Industrie automobile : face à Trump, Berlin appelle Paris à la rescousse
ARTICLE. En mauvaise posture face à la nouvelle taxe douanière de Donald Trump sur les véhicules étrangers, l’Allemagne veut mettre l’Union européenne et la France au branle-bas de combat pour protéger son industrie.
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Quand son industrie automobile est en danger, l’Allemagne est prête à tout pour la protéger, y compris à appeler la France à la rescousse. Et c’est le cas depuis que Donald Trump a mis à exécution l’une de ses dernières menaces. Le président américain signé mercredi soir la mise en place d’une taxe de 25 % de droits de douane sur toutes les voitures et véhicules utilitaires fabriqués à l'étranger et importés par les Etats-Unis. La taxe concernera tous les véhicules non assemblés aux États-Unis et, dans un second temps, les pièces détachées en provenance de pays étrangers. Officiellement utilisées « pour réduire grandement la dette aux États-Unis et pour construire des choses, pour réduire les impôts », ces nouvelles taxes visent surtout à contrer l’impact négatif de ces importations sur la base industrielle américaine et sa capacité à innover. Et les États-Unis ne se priveront pas de faire d’une pierre deux coups en portant un sérieux coup à la concurrence, notamment à l’un des trois premiers exportateurs mondiaux d’automobiles : l’Allemagne.
Le coup de poignard est d’autant plus douloureux que Washington est un client privilégié de Berlin. 13,1% des véhicules allemands exportées partent aux États-Unis, contre 11,3% vers le Royaume-Uni et 7,4% pour la France, selon l’institut allemand de la statistique Destatis. Si Washington est le premier client de l’Europe – en valeur, avec près de 25% des exportations européennes de voitures dirigées vers les États-Unis, d’après l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) –, c’est principalement le fait de l’Allemagne. Rien qu’en 2024, celle-ci a livré 445 000 BMW, Volkswagen et autres Mercedes aux États-Unis pour un total de 24,8 milliards de dollars. Elle a beau être en cinquième position des pays d'importation de véhicules légers aux États-Unis, elle reste de loin le premier pays eu Europe, largement devant le Royaume-Uni (9,81 Mds $),...