L’Etat français au chevet de La Poste
ARTICLE. La branche courrier de la poste vient d’enregistrer un déficit historique de 1,3 milliard d’euros en 2020. Un record atteint à cause de la crise sanitaire. L’État va débourser autour de 500 millions pour sauver l’entreprise publique. Mais quel avenir attend la poste et ses usagers, au-delà de cette rustine temporaire ?
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Comme il l’était pressenti depuis plusieurs mois, la Poste a enregistré un déficit record de 1,3 milliard d’euros en 2020. Le volume de courriers transportés a chuté de 18 % cette même année. Dans un exercice lourdement pénalisé par les confinements, les entreprises ont ralenti leurs activités, alors qu’elles sont émettrices à 95 % des échanges de missives. De 9,1 milliards de lettres transmises en 2019, il n’en a plus été envoyé que 7,5 milliards en 2020. De quoi plonger la branche courrier du groupe dans une crise existentielle.
L’État va verser entre 500 et 520 millions d’euros
L’État, actionnaire à hauteur de 34 % de la société à capitaux 100 % publics (le reste étant détenu par la Caisse des Dépôts), a décidé de lui venir en aide. Au terme d’une réunion de crise qui a réuni le comité de suivi de haut niveau du contrat d’entreprise le jeudi 22 juillet, Jean Castex — accompagné de Bruno Le Maire (ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance), et de Jacqueline Gourault (ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités locales) — a consenti à « un effort considérable compte tenu de l’état de nos finances publiques ».
L’État va verser entre 500 et 520 millions d’euros en 2022, au titre de l’exercice 2021. Encore faudra-t-il que la Commission européenne en valide le principe et le mécanisme. À noter qu’elle avait validé – par le truchement de la commissaire à la concurrence Margrethe Vestager - la compensation fiscale accordée par l’État à la Poste sur la période 2018-2022 pour sa mission de présence territoriale. Les États membres peuvent ainsi accorder des aides d'État pour la prestation de services publics, tout en veillant à ce que les entreprises auxquelles ces services ont été confiés ne bénéficient...