La France face à une récession manufacturière inquiétante
ARTICLE. La production manufacturière en France est en forte chute, enregistrant son plus important recul depuis presque cinq ans. L'incertitude économique et politique pèse lourdement sur les perspectives de reprise, et les entreprises françaises font face à un avenir incertain.
La situation économique en France continue de se détériorer, avec un secteur manufacturier frappé de plein fouet par une baisse marquée de l’activité. En décembre 2024, l'indice PMI (Purchasing Managers' Index), qui mesure la performance du secteur manufacturier, est tombé à 41,9, alors qu’il était de 43,1 en novembre, et de 44,5 en octobre. Un niveau particulièrement bas – le « plus fort repli » depuis mai 2020, au plus fort de la pandémie –, qui signale une contraction car inférieur à 50.
La cause principale de ce déclin réside dans la chute des commandes, particulièrement dans des secteurs-clés tels que l’automobile et la construction. Selon S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCOB), qui ont publié le baromètre ce jeudi, la production manufacturière française souffre d'une « nouvelle baisse marquée du volume global des commandes », et de « la morosité de la demande sur les marchés internationaux », avec des ventes en baisse aussi bien à l’export qu’à l’intérieur des frontières.
« Talon d'Achille de l'économie française »
Et même si les entreprises françaises du secteur tentent de s’adapter en réduisant les effectifs et en brabant les prix de vente, le recul de la production est inexorable et « reflète principalement un environnement défavorable à la demande », concluent S&P Global et HCOB. Le Dr Tariq Kamal Chaudhry, économiste à la HCOB, note que « la conjoncture économique française ne montre aucun signe d'amélioration » et juge « particulièrement désastreux » le bilan de l'activité manufacturière cette année, « talon d'Achille de l'économie française ».
L’absence de budget pour 2025 et l’instabilité politique ne risquent pas d'arranger le destin français à court ou moyen terme. Si bien que l’économiste ne prédit « aucun espoir de reprise prochaine » pour l’ensemble du secteur privé.