La santé va-t-elle devenir un produit de luxe ?
ARTICLE. Entre augmentation des coûts liée aux relocalisations, la volonté de Bercy de faire des économies, et la demande de l’industrie, les Français doivent s’attendre à devoir mettre la main à la poche pour pouvoir continuer à se soigner.
Il n’y a pas d’argent magique, nous chantait-on à une époque pas si lointaine. Puis vint celle du quoiqu’il en coûte. Et comme en effet, il n’y a pas d’argent magique et que la Macronie se refuse à le prendre ailleurs, là où se nichent des superprofits, Bercy et l’État cherchent des moyens de faire quelques économies. Et les moyens, les voilà : d’après Les Échos, Bercy envisagerait d’augmenter le reste à charge des patients qui achètent des médicaments remboursés par la Sécurité sociale.
Concrètement, les équipes du ministre de l’Économie Bruno Le Maire réfléchissent à une augmentation de la franchise médicale sur les médicaments, franchise qui passerait à 1 euro par boîte de médicament remboursée, contre 50 centimes aujourd’hui. Une piste de réflexion annoncée ce lundi19 juin lors des "Assises des finances publiques ». Une annonce qui marche dans les pas de celle, la semaine précédente, sur les frais dentaires. Le gouvernement, qui cherche à dégager 500 millions d’euros d’économies annuelles, avait alors annoncé qu’ils seraient remboursés non plus à 70 %, mais à 60 %.
Pour se justifier, le ministre a dégainé l’argumentaire macroniste classique, de ceux qui alimentèrent un jour le mouvement des Gilets jaunes : « la gratuité ou la quasi-gratuité [des médicaments] peuvent conduire à déresponsabiliser le patient et expliquent que l’achat de médicaments soit encore si élevé en France » a avancé Bruno Le Maire. Une justification surprenante : depuis quand les patients sont-ils responsables de leur propre ordonnance ? Depuis quand se soigner — ce qui suppose généralement d’être malade à la base — serait une faute de la part des patients ? N’y a-t-il pas d’autres solutions envisageables pour des personnes qui cotisent pour un service déjà défaillant, faute de médecins traitants ?
Le secteur pharmaceutique se porte bien
Non seulement les Français doivent travailler deux...