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Le 6 novembre à 11h25, les femmes travaillent gratuitement… ou pas

ARTICLE. Ce lundi 6 novembre, et comme chaque automne, la newsletter féministe « Les Glorieuses » claironne : en raison d’un prétendu écart salarial entre les hommes et les femmes, ces dernières les femmes travailleraient gratuitement à partir de 11h25. Évidemment, et comme à chaque fois, c’est faux.

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Chaque année, la même rengaine : « Inégalités salariales : à partir de ce lundi 6 novembre à 11h25, les femmes travaillent « gratuitement" », affirme France Bleu. Chez Ouest-France : « À partir de ce lundi à 11 h 25, les femmes « travaillent gratuitement » en France ». Les Échos, eux, ne s’encombrent même pas de guillemets, précaution d’usage indispensable dans la presse quand on rapporte des propos : « depuis lundi 11h25, les Françaises travaillent gratuitement ». Après la presse, la classe politique, entre autres commentateurs, prend le relais pour faire monter la mayonnaise. Fabien Roussel, Sandrine Rousseau, Anne Hidalgo, Clémence Guetté (LFI), et même Elisabeth Borne, Première ministre de son état : chacun y va de sa petite déclaration, de son petit tweet permettant d’obtenir à peu de frais l’onction du petit clergé néoféministe, reprenant au passage les éléments de langage institués par le collectif féministe « Les Glorieuses », qui affirme qu’en 2023, les femmes gagnaient (en moyenne et en France) 15,4% de moins que les hommes. Sauf que les chiffres sont têtus, et qu’en 2023 comme avant, Les Glorieuses trompent leur monde. La faute à une méthode de calcul partielle, donc partiale, donc problématique.


Biais de sélection


Pour leur donner un peu d’eau à leur moulin militant, Les Glorieuses reprennent des données d’Eurostat. Le service statistique de la Commission européenne a ainsi compilé l’écart moyen des rémunérations entre les hommes et les femmes pour chaque pays d’Europe. LEs dernières données récoltées, qui datent de 2021, font ainsi état d’un écart de 15,4% pour la France, contre 12,7% pour la moyenne des États-membres de l’UE. À partir de ce pourcentage, Les Glorieuses ont conclu que les Françaises gagnaient 15,4% de moins que les Français, et donc qu’elles produisaient pro bono du 6 novembre à 11h25 jusqu’à la fin de l’année. Problème méthodologique de taille : il s’agit d’une moyenne...

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