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La crise de la masculinité : l’impensé malheureux du féminisme

CONTRIBUTION / OPINION. Aux États-Unis, des statistiques alarmantes indiquent que les garçons traversent une crise sans précédent qui suscite pourtant peu d’échos. Les causes de cette crise doivent être examinées sans œillères idéologiques, s’inquiète notre contributrice.

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Warren Farrell, politologue américain devenu célèbre dans les années 70 pour son soutien à la deuxième vague du féminisme, est le seul homme aux États-Unis à avoir été élu trois fois au Conseil d’administration de l’Organisation nationale pour les femmes. Ayant toutefois constaté les égarements du féminisme au fil des ans, il est devenu aujourd’hui un ardent défenseur des hommes et des pères. Surnommé en 2015 le Martin Luther King du mouvement des hommes par le magazine GQ, il est l’auteur de plusieurs livres publiés dans plus de 50 pays et traduits en 19 langues. Dans son ouvrage The Boy Crisis (La crise des garçons), dont il est coauteur, il analyse en profondeur le malaise existentiel qui frappe les garçons aux États-Unis.

Le monde carcéral américain est un révélateur lugubre de cette crise : entre 1973 et 2013, la population carcérale a en effet augmenté de plus de 700 % ; parmi ces détenus, 93 % sont des hommes. Même la Californie, si progressive, a construit 23 prisons depuis 1980.

Autres statistiques inquiétantes, le taux de suicide des garçons âgés de 15 à 19 ans qui est 4 fois plus élevé que celui des filles du même âge. Pour les 20-24 ans, ce taux est de 5 à 5,5 fois supérieur. Le recul des garçons est aussi incontestable à l’école comme sur le marché du travail américain : en 2020, les garçons comptaient pour seulement 40 % des inscriptions à l’université et la majorité des jeunes adultes qui retournent vivre chez leurs parents sont aujourd’hui des hommes.

Farrell attribue plusieurs causes à la crise des garçons, notamment l’hostilité orchestrée par un féminisme dévoyé contre les hommes, la perte de raison d’être dans un monde en pleine transformation, et surtout, l’absence des pères.

Plus de 40 % des mariages aux États-Unis...

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