Le nouveau locataire de Bercy Antoine Armand a choisi, au moment de sa prise de fonctions, de se livrer à un panégyrique de l’action de son prédécesseur Bruno Le Maire, résultat de sept années à la tête du ministère de l’Économie. Mais le fameux « bilan économique » tant vanté ce dimanche 22 septembre risque bien de se transformer en un incroyable poids mort dans quelques semaines à Bruxelles, quand il faudra vendre la feuille budgétaire de la France qui reste sous la menace de pénalités financières par la Commission européenne en cas de dérapage de ses déficits. Parmi les indicateurs au rouge et autres mauvaises nouvelles : la progression alarmante du nombre de défaillances d’entreprises depuis 2021.

Emmanuel Macron avait pourtant réussi à les contenir autour de 50 000, peu avant la crise sanitaire de 2020. Le quoi qu’il en coûte aura permis de faire chuter artificiellement ce chiffre à 27 500 en 2021. Mais la fin progressive des aides de l’État a provoqué une hausse spectaculaire. D’après les données de la Banque de France, le nombre des défaillances — terme qui englobe du plan de sauvegarde jusqu'à la cessation de paiement — atteignait 63.000 en juillet sur douze mois glissants. La tendance est telle que le record d’octobre 1993 (63 999), suivi de près par avril 2015 (63 923), pourrait être atteint d’ici la fin de l’année. Sauf à ce que la légère baisse rencontrée en août (62 893) ne se confirme par la suite.

Outre la fin du quoi qu’il en coûte, l’inflation et la crise énergétique auront eu raison de nombre d’entreprises, notamment des micros entreprises de moins de 10 salariés, qui représentent 91 % des défaillances. Dans le détail, les entreprises de conseils et de services aux entreprises connaissent une évolution de leurs défaillances...