Les Français de 2023 ont perdu 25 m² de pouvoir d’achat immobilier par rapport à ceux de 1999
ARTICLE. Le secteur immobilier fait face à une forte crise depuis deux ans. Coincés par les taux d’intérêt élevés, les Français ne peuvent plus s’endetter ou alors sont contraints de diminuer les surfaces d’achat.
Elle n’est pas spécifique à la macronie, mais cette dernière ne sera pas épargnée par cette énième crise qu’elle peine à endiguer. Depuis la crise de 2008, la France n’avait pas connu une telle tension sur le marché immobilier. Entre mars 2023 et février 2024, la baisse des transactions immobilières aura atteint -23 %, passant de 1,2 à 0,835 million, la plus forte baisse jamais constatée comme le relèvent les notaires de France dans leur note de conjoncture immobilière du mois d’avril-mai,
Paradoxalement, le marché est plutôt à la baisse et dans de nombreuses villes dans la métropole, le prix des biens anciens diminue. Pour les appartements anciens, on constate une baisse en un an de -5,8 % à Bordeaux, -7 % à Rennes, -9,8 % à Nantes. Même Paris n’est pas épargnée par ce phénomène avec une baisse de -6,8 % (pour un prix au m² avoisinant tout de même les 9 770 €). Comment expliquer dès lors que le marché immobilier soit à ce point à la peine et que les acheteurs ne se ruent pas sur des biens bradés ?
Si les prix baissent, c’est que la demande ne s’aligne plus sur l’offre. Plusieurs années d’inflation ont durement atteint le pouvoir d’achat des Français. S’il atteignait en 2018, 86 m² par ménage, le pouvoir d’achat immobilier n’a cessé de diminuer depuis, pour atteindre 74 m² en 2023. Une baisse de 14 %. S’il reste encore loin du seuil abyssal de 58 m² relevé en 2008, cet indicateur affiche une baisse de 25 m² par rapport à 1999, époque où un ménage pouvait acquérir en moyenne presque 100 m² de surface habitable à lui tout seul.
Le marché du neuf en berne
Les notaires espèrent voir le bout du tunnel d’ici la fin de l’année. Petit signal d’espoir : pour...