À force d’attendre arrive bien le moment où le couperet tombe. Dans quelques jours, au premier janvier 2025, les logements classés « G » considérés comme des « passoires thermiques » seront frappés d’indécence. Entendez par là, interdits à la location. Et dans le cas des logements déjà occupés et dont le bail ne s’est pas encore achevé, les locataires seront en droit d’exiger de leur propriétaire qu’il rénove le logement en question. Ce recours pourra entraîner une baisse, voir un gel du loyer, le temps de la réalisation des travaux.

Une mauvaise nouvelle à laquelle s’attendaient les propriétaires des quelques 755 000 locations de ces logements classés G. L’application de la loi « Climat et Résilience » risque donc de tendre un peu plus le marché locatif. D’après une étude du site Seloger.fr, l’offre de locations s’est effondrée de 31,9 % dans les grandes villes depuis 2021 dont -54,8 % à Paris, alors que la demande, elle, a progressé de 45 %.

Alerté par les professionnels du secteur, l’éphémère premier ministre Michel Barnier leur avait donné un espoir quand lors de son discours de politique générale du 1er octobre, il avait expliqué que le DPE « sera[it] simplifié et son calendrier adapté ». Une espérance de courte durée, car la ministre du Logement et de la Rénovation urbaine, Valérie Létard — reconduite dans le gouvernement Bayrou — a limité cette remise en cause du calendrier aux seules copropriétés, soit 250 000 appartements environs. Il s’agit du deuxième ajustement d’envergure à cette loi, après la modification du calcul du DPE pour les logements de moins 40 m² qui avait permis à 140 000 d’entre eux d’améliorer leur classification.

Baisse de l’enveloppe Ma Prime Rénov »

Avec cette échéance à venir, la vente des logements classés G a progressé ces dernières années. Au deuxième trimestre 2023, ils représentaient 18...