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L’hydrogène, le nouvel eldorado français ?

ARTICLE. La France a détaillé sa feuille de route concernant l’hydrogène pour les prochaines années à venir. L’ambition est mesurée, mais non négligeable, car la France pourrait bien devenir l’un des berceaux de l’or blanc.

Hydrogène
Agnes Pannier-Runacher, ministre de la Transition Energetique, s’est rendu dans le Haut-Rhin (68) pour un deplacement consacre au developpement de la production d’hydrogene en France. Ottmarsheim, FRANCE — Le 31/08/2023Chang Martin/SIPA


Demain, la France carburera-t-elle à l’hydrogène ? S’il faut savoir raison garder — l’hydrogène demeurera un vecteur d’énergie minoritaire dans la consommation finale énergétique française, quel que soit le scénario —, il n’est pas interdit de se fixer des objectifs ambitieux. C’est chose faite dans le rapport Stratégie nationale pour le développement de l’Hydrogène décarboné en France publié le 15 décembre 2023 par le gouvernement. Promu à tour de bras par l’Union européenne, l’hydrogène connaîtra en France un développement accéléré dans les 10 prochaines années, avec pour objectif une capacité de production électrolytique de 10 GW en 2035 (contre environ 2 à 3 GW de capacité sécurisée aujourd’hui).

À titre de comparaison, la capacité du parc de production nucléaire pesait en 2022, 61,4 GW, et l’hydraulique, 25,9 GW. L’objectif est donc élevé, même s’il ne s’agit pas ici de faire de l’hydrogène l’énergie miracle du futur. Il n’est pas question d’en faire le carburant des voitures de demain, contrairement à ce qu’une partie de ses promoteurs espèrent. L’hydrogène, de par son mode de production — 70 % de l’énergie consommée pour en produire est détruite lors de la conversion et la restitution — et les infrastructures qu’il requiert — pour être liquide il faut maintenir le gaz à -252 °C — voit son exploitation réservée à des secteurs bien particuliers et non au grand public.


L’hydrogène est un luxe


L’hydrogène est aujourd’hui utilisé dans certains secteurs où ni le gaz ni l’électricité ne conviennent parfaitement. C’est le cas du secteur du raffinage, de la chimie, mais également de la production des engrais azotés. Cet hydrogène pose problème, car il est « gris », à savoir créé à partir d’une base d’énergie fossile (gaz ou charbon). La France entend remplacer les 430 kilotonnes d’hydrogène gris par de l’hydrogène dit vert, à savoir produit par...

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