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Mondial de rugby 2023 : un succès populaire gâché par un camouflet pour l’État

ARTICLE. Les résultats financiers de la Coupe du monde 2023 en France sont désastreux, alarme la Cour des comptes, qui pointe la responsabilité de la fédération et de l’État.

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Crédits illustration : ©Christophe Ena/AP/SIPA


C’est ainsi. Un succès populaire ne suffit pas toujours à combler un échec financier. C’est notamment le cas de la Coupe du monde de Rugby, qui s’est déroulée en France en septembre 2023. Selon un rapport publié ce mardi 8 avril par la Cour des comptes, l’évènement sportif a laissé des « ressources, en héritage, quasi-nulles, voire négatives » pour le rugby français. Un gouffre financier en grande partie dû à la mauvaise gestion par l’État, martèle le rapport.

Alors que le dossier de candidature promettait un « bénéfice minimal » de 68 millions d’euros, « le résultat financier global de la Coupe du monde de rugby serait, au mieux, dans le cas hypothétique d’une résolution favorable des contentieux en cours, de + 18,5 millions d’euros et, dans le cas contraire, négatif à hauteur de - 13,9 millions d’euros », d’après les calculs des magistrats financiers. Soit une amputation des résultats de deux tiers dans le meilleur des cas.

Ce bilan comptable désastreux n’est aucunement imputable à « l’incontestable succès populaire, médiatique et sportif » de l'événement, qui a enregistré un bénéfice de 55 millions d’euros – le plus élevé de l’histoire –, grâce notamment aux 2,4 millions de tickets vendus. La Cour des comptes pointe la responsabilité du premier directeur général du comité d’organisation, Claude Atcher — démis de ses fonctions à la fin de l’été 2022 pour harcèlement moral —, de la Fédération française de rugby (FFR) et de l’État. Le rapport pointe les « défaillances majeures constatées dans le contrôle qu’ils auraient dû exercer sur le comité d’organisation ».

Choix stratégiques désastreux


Une défaillance qui a commencé dès l’attribution de la compétition. D’après les sages de la rue Cambon, l’État a failli en premier lieu en soutenant la candidature de la FFR « sans examen préalable approfondi de la soutenabilité et de la cohérence du budget...

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