NucléaireEnergie

Nous rendre les KWh de Fessenheim plutôt que nous en dédommager

OPINION. Embarrassé face à la montée des prix de l’électricité, l’exécutif n’a pas d’autre réponse qu’un chèque énergie et une diminution de la consommation. Mais il aurait aussi pu ne pas fermer Fessenheim.

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Face à la flambée des prix de l’électricité, « l’État garantira aux particuliers la limitation à 4 % de la hausse, même si cela doit lui coûter cher », a assuré Barbara Pompili vendredi 3 décembre au matin sur BFM Business. « Ce n’est jamais une folie d’accompagner nos concitoyens dans les moments de crise », a-t-elle ajouté, incitant néanmoins ses compatriotes à « consommer moins d’énergie » et à accélérer les travaux de rénovation et d’isolation des bâtiments soutenus financièrement par l’État.

Quant à nos industriels, ils se disent étranglés par ladite flambée, craignant des baisses de production et des fermetures d’usines. Selon l’Uniden (Union des Industries utilisatrices d’Énergie), les électro-intensifs vont devoir désormais compléter leurs 62,37 % d’électricité acquise à vil prix « Arenh » (Accès régulé à l'électricité nucléaire historique) par un approvisionnement au marché UE de gros, dans les pires conditions qui soient.

Bercy pense que, pour bien faire, ce marché devrait évoluer à l’image du marché du carbone. « Nous voulons montrer que de la même manière que l’Europe évolue, ce marché peut évoluer aussi », explique la Ministre de la transition écologique, « tout en gardant ses fondations protectrices permettant les interconnexions rapides entre pays et évitant ainsi les blackouts sur le continent… »

Dans un premier temps, la promesse gouvernementale de limiter à 4 % la hausse du prix de l’électricité pour les particuliers se concrétise par la remise d’un chèque « exceptionnel » de 100 euros à tous les ménages et personnes éligibles, parmi lesquels on compte déjà les 5,8 millions de Français bénéficiaires du chèque énergie versé, chaque année, au mois d’avril.

Ainsi, nos analystes économiques les plus sagaces n’ont-ils eu guère de peine à estimer que le généreux coup de pouce gouvernemental coûtera de l’ordre de 12 milliards d’euros au budget de l’État. Mieux, les plus audacieux...

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