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Pour le patron de TotalEnergies, "énergies renouvelables" rime avec "centrales à gaz"

ARTICLE. Auditionné ce mercredi en commission parlementaire, le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné a assuré que les centrales à gaz étaient indispensables pour pallier l’intermittence des énergies renouvelables.

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Les énergies renouvelables polluent infiniment moins que la combustion d’énergies fossiles — charbon et gaz — dans des centrales thermiques, c’est un fait. Mettons de côté les problématiques d’ordre esthétique et posons-nous tout de même cette question : les éoliennes et les panneaux solaires ont-ils toutes les vertus climatiques que leurs partisans leur prêtent ? Oui et non pour Patrick Pouyanné. Interrogé ce mercredi en commission « souveraineté et Indépendance énergétique de la France », le PDG de TotalEnergies a bien expliqué que les énergies renouvelables pouvaient difficilement se passer des centrales à gaz, en complément de leur intermittence.

Pour le polytechnicien, le gaz est avant tout une énergie de transition. Les centrales à gaz émettent deux fois moins de CO2 que leur équivalent carburant au charbon. Ensuite, « la transition énergétique suppose que l’on électrifie de plus en plus les usages » rappelle Patrick Pouyanné, pour qui cela s’accompagne de l’introduction de « plus en plus d’énergies renouvelables ». Le dirigeant de Total estimant que le nucléaire français « n’est pas [assez] flexible » pour répondre aux variations dans la consommation, cette part de renouvelable doit s’accompagner soit « de batteries en complément », soit de « centrales à gaz », « faciles » à piloter.

D’après l’agence pour l’énergie nucléaire (AEN), il faut au minimum deux heures pour démarrer une centrale nucléaire, contre 10-20 minutes pour une centrale thermique à gaz à cycle ouvert et la variation de puissance maximale en 30 secondes est respectivement de 5 % pour l’une et  20-30 % pour l’autre. Plus le réseau introduira une part d’intermittence forte — rappelons que l’objectif de part de renouvelable dans le mix de la consommation finale brute d’énergie française est fixé à 33 % — plus la contrainte pour obtenir un délicat équilibre entre production d’électricité et consommation nécessitera des...

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