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Pourquoi il faut garder raison sur le niveau de la dette publique

ANALYSE. La dette publique affole nos élites, et notamment les plus maastrichtiennes d'entre elles, depuis un certain temps déjà. Faut-il pour autant se lamenter avec elles et prêcher l'austérité à tout va ? Pas pour Laurent Herblay, auteur de Le néolibéralisme est un oligarchisme (éd. Librinova).

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Bien sûr, à 2813 milliards d’euros, et 113% du PIB, il est facile, avec la forte remontée des taux longs et les annonces de la BCE, de se faire peur et d’en conclure l’urgente nécessité d’une cure d’austérité, alors même que leurs conséquences sont toujours plus criantes dans la santé ou l’éducation. Pourtant, un élément démontre que la situation est bien moins périlleuse que certains disent le croire.

Plus d’un quart de notre dette est virtuel

C’est une réalité trop peu connue, détaillée par Jean-Pierre Robin dans un article du Figaro. Sur les 2813 milliards de dette publique de notre pays, pas moins de 671 milliards sont détenus par la Banque de France et 70 milliards par la BCE et d’autres banques centrales européennes, soit 26,3% du total. En clair, notre pays se doit à lui-même plus d’un quart de sa dette publique. Cette partie de notre dette publique n’est pas du tout de la même nature que le reste, parce qu’il s’agit à la fois d’un passif et d’un actif. En réalité, après toutes ces vagues de monétisation des dettes publiques par les banques centrales, nous devrions plutôt avoir deux statistiques sur la dette publique : la dette brute (2813 milliards, 113% du PIB), et la dette nette, celle que nous devons à d’autres que nous (2072 milliards, 83% du PIB).

En fait, à la suite des vagues de monétisation déclenchées dans la zone euro, malgré les réticences de l’Allemagne, notre dette nette est finalement moins élevée qu’en 2009. Face aux crises de l’UE et à la crise consécutive à la crise sanitaire, les banques centrales ont monétisé une part significative de notre dette publique, limitant les taux et la pression des marchés. Ceci n’est pas spécifique à l’Europe, puisque...

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