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Quelle politique économique pour demain ? Pour un keynésianisme du XXIe siècle

CONTRIBUTION / OPINION. En imposant l’idée farfelue que l’économie serait une science neutre dénuée d’idéologie, le système ordolibéral actuel fait obstacle à toute remise en question. Il est pourtant bien temps de rebattre les cartes, afin de remettre l’économie au service de la nation et des Français.

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es conteneurs sont photographiés dans le port de Francfort, en Allemagne, le mercredi 9 août 2023. En arrière-plan, la Banque centrale européenne.Crédits illustration : © Michael Probst/AP/SIPA


L’économie n’est pas une science naturelle avec des lois universelles, mais une science sociale fondée sur des théories qui prédisent des résultats ou tendances probables, dans un cadre historiquement daté et géographiquement situé. À partir de déductions ou d’inductions, les économistes construisent des outils d’aide à la décision politique, dans le but de répondre aux besoins matériels de la société le plus efficacement possible.


Les limites de la science économique


Les doctrines économiques concurrentes sont fondées sur des représentations simplificatrices de la réalité qui peinent à traduire la complexité du monde économique contemporain. Or on ne peut pas tester les théories économiques en répétant des expériences contrôlées à volonté comme pour les sciences dures et il est donc difficile de valider ou invalider les différentes thèses proposées, qui peuvent continuer à coexister indéfiniment.

Néanmoins les crises économiques successives montrent empiriquement les limites des théories dominantes et provoquent leur remise en cause, que ce soit la grande récession de 1929 pour les néoclassiques, la crise énergétique des années 1970 pour les keynésiens ou encore la crise financière de 2008 suivie de celles des années 2020 liées au Covid-19 et à la guerre en Ukraine pour les néolibéraux. Pourtant, ces derniers continuent à faire comme si de rien n’était, en particulier en Europe, malgré la réalité des faits.

Car la science économique est éminemment politique. Les différents courants de pensée économique divergent sur les valeurs et principes moraux sous-tendus (ex. : vision normative de ce que devrait être la société), les priorités fixées (ex. : l’emploi) ainsi que les hypothèses et préconisations formulées (ex. : la concurrence parfaite qui conduit à la dérégulation), qui favorisent certains groupes sociaux par rapport à d’autres. Ainsi les systèmes économiques varient en fonction des régions et des époques du fait des combinaisons politiques, institutionnelles et culturelles. Malgré les tentatives...

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