« Quoi qu’il en coûte » : l’heure du bilan
OPINION. Avant d’acter la « fin de l’abondance » il y a quelques mois, Emmanuel Macron a fait tourner la planche à billets à plein régime pendant la crise sanitaire. Peut-être est-il temps de faire les comptes.
C’est lorsque cette épidémie de Covid sera enfin terminée que l’on pourra dresser un bilan de ce qu’elle aura coûté… si toutefois elle se termine un jour ! On a déjà entériné une troisième dose vaccinale six mois après la deuxième puis une quatrième dose, puis des rappels qu’on ne sait même plus comptabiliser puisque nous en sommes à la neuvième vague… On envisage même carrément un rappel vaccinal tous les six mois en associant la dose hivernale avec le vaccin antigrippal qui deviendra ainsi obligatoire de facto. Le ministre de la Santé François Braun a même conseillé récemment une injection tous les 3 mois pour les personnes « à risque ». Jackpot pour les fabricants, mais ruineux pour la Sécurité sociale.
En attendant ce clap de fin hypothétique, on peut toutefois se pencher sur le coût faramineux de la période déjà écoulée. Chaque confinement ayant entraîné la fermeture obligatoire de milliers d’entreprises, le gouvernement a logiquement décidé de compenser tout ou partie (selon les cas) des pertes subies par les employeurs (aides directes) et par les employés (chômage partiel). À quoi faut-il ajouter le manque de recettes pour le Trésor public en impôts divers non recouvrés, à commencer par la TVA. Après seulement six mois de crise, en octobre 2020, Olivier Dussopt (Secrétaire d’État au Budget) chiffrait déjà ces dépenses à 186 milliards d’euros. Où en sommes-nous aujourd’hui ?
Si seulement il avait suffi de puiser dans des caisses bien pleines pour distribuer cette manne, il n’y aurait pas lieu de s’inquiéter outre mesure. Mais le budget de l’État étant régulièrement et désespérément déficitaire depuis plus de quarante ans, il n’y avait point d’argent disponible. Le gouvernement a donc fait comme d’habitude et comme tous les gouvernements avant lui : il a emprunté l’argent qu’il distribuait. La dette publique, qui était de 1...