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Segault ne passera pas sous pavillon américain

ARTICLE. Le ministère des Armées a annoncé bloquer le rachat de l’entreprise Segault par l’entreprise Flowserve. Ce fleuron stratégique, fournisseur de Naval Group et de l’industrie nucléaire, ne passera pas sous le giron américain.

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L’OPA sur ce fleuron français de la robinetterie de pointe devait avoir lieu d’ici cet été. Il n’en sera rien. Lors des débats à l’Assemblée nationale sur la loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030, ce mardi 23 mai, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a annoncé que son ministère allait déclencher le dispositif de contrôle sur les investissements étrangers pour empêcher le rachat de Segault par l’américain Flowserve. « Le ministère des Armées va mettre un véto sur la perte de contrôle opérationnel au titre du dispositif. Je ne l’avais jamais annoncé publiquement. C’est fait », s’est félicité le ministre, y voyant « un bon exemple que le dispositif fonctionne ».

Installée à Mennecy, dans l’Essonne, la PME détenue à 75 % par le québécois Velan fait l’objet d’une OPA par Flowserve, une société transnationale américaine. Intégrée à la BITD (base industrielle et technique de défense), l’entreprise fondée en 1921 est d’une importance stratégique majeure pour la France. Segault est spécialisée dans la conception et la production de robinetteries répondant à des situations extrêmes. Elle équipe les bâtiments réacteur d’un quart des centrales nucléaires en service dans le monde, ainsi que les chaufferies nucléaires embarquées sur les sous-marins français et sur le porte-avions Charles de Gaulle. Le passage sous pavillon américain était d’autant plus préoccupant que Segault est susceptible de fournir la robinetterie du bâtiment destiné à remplacer le Charles de Gaulle, dont la construction débutera en 2026.

En avril, l'ancien ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, avait proposé au gouvernement de se porter acquéreur de Segault. De son côté, le gouvernement et la Direction générale de l’armement, affirmaient être en recherche d'un fonds d'investissement français pour reprendre Segault.


Crédits illustration : © PHILIPPE MAGONI/SIPA

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