Utiliser l’épargne des Français pour l’Europe, la nouvelle lubie des centristes
ARTICLE. Depuis quelques mois, certaines voix se mobilisent pour que l’épargne des Français serve l’investissement. Mais pas n’importe lequel : l’investissement européen.
En mars 2024, la presse s’interrogeait : et si les livrets A des Français étaient utilisé pour financer la relance du nucléaire ? Un an avant, un rapport parlementaire publié le mercredi 29 mars 2023 préconisait une « mobilisation de l’épargne des Français » pour financer l’économie de guerre. Ces deux projets non aboutis visaient essentiellement la France. Un espace décidément trop étroit pour la Macronie, qui ne pense qu'en termes d'Europe…
Ce 20 janvier sur RMC, Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, a formulé à nouveau une proposition visant l’utilisation de l’épargne des Français. Interrogé sur les conséquences de l’arrivée de Donald Trump à la tête des États-Unis, il a rappelé que « le cap est clair ». Et que celui-ci « a été donné par le président de la République dans son discours de la Sorbonne. Ça tient en deux mots autonomie stratégique  ». Le ministre estimait qu’il était temps de « pass[er] aux actes  ».
Et passer aux actes sous-entend « un doublement de la capacité d’investissement », mais également « un doublement du budget européen », qui doit « nous permettre de faire face à l’augmentation de nos dépenses en matière de défense et d’armement » et « nous permettre aussi d’investir dans des secteurs clés ». Et pour « catalyser l’investissement en Europe, il nous faut des financements », poursuit-il. Et d'appeler à ce que les moyens privés, « ce qu’on appelle l’union de l’épargne et de l’investissement ,» soit mis à contribution pour « mettre fin à ce scandale qui veut que l’épargne des Français et des Européens aille justement aux États-Unis ou ailleurs. »
Dans la lignée des propos du ministre, une voix française s’est également fait entendre en marge du Forum économique mondial Davos, celle du gouverneur de la Banque de France, François...