Pourrait-on à nouveau assister à une crise du marché du gaz comme l’a connue le continent européen en 2022 ? En août 2024, le cours du prix de gros du gaz avait atteint les 310,6 € Mégawattheure. Il est depuis retombé, mais plusieurs indicateurs laissent présager que si de tels niveaux ne sont pas prévus à court terme, le cours pourrait bien repartir à la hausse si les difficultés continuaient à s’accumuler.

La question du stockage est sensible. Le 15 janvier, les stocks de gaz de l’Union européenne étaient remplis à 63%. Mais derrière ce chiffre se cache de fortes disparités selon les différents pays. Et la France ne fait pas figure de bon élève avec un taux de remplissage de 49%. Nous sommes loin de l’année précédente où à la même date ils affichaient 70%. Deux ans auparavant, c’était même 79%. Mais il est vrai que les conditions météorologiques avaient été particulièrement clémentes. Pour comparer avec des années plus conformes aux températures standards, entre 2011 et 2021, les stocks de l’Hexagone étaient emplis à 56% en moyenne à mi-janvier, rappelle l’Usine Nouvelle.

Si les stocks sont plus rudement mis à l’épreuve cette année, c’est également une conséquence de la politique européenne – et donc allemande – en matière d’énergie et de renouvelables. L’hiver a connu de multiples phases de vents faibles provoquant un recours plus important aux centrales à gaz, comme en Allemagne où la consommation du 4ème trimestre a progressé de 5,8% par rapport à l’année précédente.

Les stocks ne représentent qu’un tiers de la consommation

Les réserves ont beau être importantes, elles ne correspondent qu’à un tiers de la consommation européenne. En ce qui concerne la France, avec 16 sites, elle dispose de 130 TWh de capacité de stockage souterrain de gaz naturel pour une consommation, gaz...