Zone euro : les conservateurs tchèques ne veulent pas de la monnaie unique
ARTICLE. En 2024, Prague devrait être fin prête pour intégrer la zone euro. Mais peu importe : le ministère de l’économie préfère que la République tchèque conserve sa souveraineté monétaire… même si cela froisse les plus européistes des ministres de la coalition.
Depuis son entrée dans l’Union européenne en 2004, la République tchèque a toujours veillé à garder un pied dedans et l’autre à l’extérieur. Et le Parti démocratique civique (ODS, Conservateurs et réformistes européens), membre de la coalition gouvernementale et qui est à la tête du ministère des Finances, compte bien faire en sorte de ne pas aller plus loin dans l’intégration européenne. Dans un projet de rapport, auquel le quotidien tchèque Hospodářské noviny a eu accès, ledit ministère et la Banque nationale tchèque affirment que la République tchèque réunira les principales conditions requises (les cinq critères de convergence prévus par le traité de Maastricht) pour intégrer la zone euro l’année prochaine.
Mais peu importe, note le rapport, le gouvernement ne devrait même pas « fixer de date cible pour l’adhésion à la zone euro ». Plus encore, la République tchèque et « ne devrait même pas chercher à entrer dans le mécanisme de taux de change européen (MCE II) », un mécanisme qui sert de sas d’entrée permettant de stabiliser le taux de change des pays avant qu’ils n’intègrent la monnaie unique, et dont la couronne tchèque ne fait toujours pas partie....