Burkina Faso : terre d'influence anti-française
OPINION. Comme dans plusieurs pays d'Afrique noire, la Russie étend son influence en alimentant un ressentiment anti-France.
Inexplicablement il reste encore en France des « poutinistes », certes de moins en moins nombreux… Les derniers « poutinistes » français se répartissent ainsi : les conservateurs-tradis, et les anti-OTAN. Parfois les deux. Je le confesse : jusqu’en février dernier, je pensais qu’il fallait normaliser les rapports avec l’immense et fascinante Russie et développer les échanges de toute nature avec les Russes… Et, je le confesse encore, je trouvais la tutelle otanienne étouffante, inhibante, onéreuse, nous embringuant dans des conflits oiseux au seul bénéfice des USA qui en profitent pour vendre en Europe leurs matériels militaires, concurrents des nôtres. Passons, pour l’instant présent, sur le rejet anti-OTAN, car, désormais, les événements d’Ukraine s’emballent et, quand on observe la dérive néo-soviétique, il est préférable d’avoir une assurance vie pour la France. Les réactions effrayées des pays voisins de la Russie, qui la connaissent mieux que nous, sans romantisme irrationnel, qui furent martyrisés par le tsaro-soviétisme, devraient nous informer. Nos poutinistes (les naïfs ou les obstinés-vindicatifs) ont effectué un « transfert affectif » sur le reclus de Sotchi. À leurs yeux grands fermés, Volodymyr Zelensky a tous les défauts et Poutine toutes les qualités… Le transfert, en psychanalyse, désigne le processus par lequel des sentiments ou désirs inconscients (mais déçus) envers une première personne, sont reportés sur une autre personne. La droite française traditionnelle s’est illusionnée par dépit de ce que devient leur propre nation, sur la mise en scène poutinienne, les fastes et l’emphase religieuse et nationaliste de Poutine et Kyrill.
Mais qui ose encore parler sérieusement de « valeurs » conservées ? Car la dérive du néo-soviétisme poutinien s’inscrit dans un plan d’ensemble. Poutine — que l’on ne confondra pas avec le peuple russe — pousse ses pions partout et utilise toutes les méthodes les plus brutales. Au plan militaire, les destructions systématiques de villes et de civils non russes...