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Crise au Liban : état des lieux

Quatre personnalités libanaises reviennent sur la profonde crise que traverse le pays du cèdre. Ils nous éclairent sur une situation dramatique touchant profondément tous les secteurs de la société. De quoi nous interpeller, tant les liens historiques tissés entre nos deux pays sont forts.

/2020/07/@carep-paris

Lorsque George Naccache, fondateur de l’Orient, écrivait en 1949 que "deux négations ne font pas une nation" ou qu’il disait que le clientélisme conduirait ce pays à sa ruine, force est de constater que rien n’a changé aujourd’hui au Liban. Pourquoi ? C’est à cette éternelle question libanaise que Sibylle Rizk, Alexandre Najjar, Jean Riachi et Zeina Trad ont essayé de répondre.

Ces différents points de vue sont tous reliés à un centre de gravité, celui de la Nation Liban tournée ni vers l’Est ni vers l’Ouest, qui essaye de reprendre la barre du navire libanais.

Comment en est-on arrivé là ?

Alors que le Liban commémore son centenaire en 2020, le pays connaît depuis le 17 octobre de profondes remises en cause, une crise économique sans précédent, un effondrement de son existence. Comment en est-on arrivé là ? Le pays du Cèdre est-il un exemple, un lanceur d’alerte pour se réveiller et reprendre son destin en main ? Depuis longtemps, le Liban apparaît comme un pays otage de ses voisins mais aussi de lui-même, des divisions politiques et communautaires, et surtout de la corruption ancrée.

Ses années de "Suisse du Moyen-Orient" se sont déroulées entre 1943-annéee de son indépendance- et 1975- année du début de la guerre civile. Le Liban semblait être un pays souverain. Après la fin de la guerre civile en 1990, le Liban s'est engagé dans une spirale d'endettement, en vue de la reconstruction. L'économie s'est bâtie sur les services, le tourisme et les investissements étrangers, notamment du Golfe, fortement tributaires des conjonctures politiques et sécuritaires. Cette vulnérabilité s'est exacerbée avec l'absence de réformes et une négligence des services publics, sur fond de corruption et de clientélisme, alimentés par un système de partage communautaire du pouvoir.

C'est ainsi que le secteur de l'électricité est devenu un gouffre financier, engloutissant la...

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