Entre la pression réglementaire, les exigences environnementales, les charges ou la concurrence mondiale déloyale, le maintien d’une exploitation dans une France subordonnée à l’Union européenne est déjà un parcours du combattant. Mais alors que le le mouvement des agriculteurs concentre sa protestation contre l’Union européenne, qui vient de signer un traité de libre-échange avec le Mercosur, on a tendance à oublier que les attaques peuvent venir de toutes part, y compris de l’étranger.

Car il n’y a pas qu’à Bruxelles que l’on veut tuer l'agriculture française, nous rapporte l’École de guerre économique (EGE). Dans un document consulté par Le Télégramme, l’EGE raconte comment des fondations dites philanthropiques, en lien avec l’agro-industrie américaine, instrumentalisent les mouvements sociétaux, notamment ceux en faveur du bien-être animal, afin de modifier les modes de consommation des Français et de les adapter au marché américain.

Financements pavée de bonnes intentions

Pour ce faire, la méthode est simple, explique au Télégramme, Christian Harbulot, directeur de l’EGE : « Ces acteurs économiques soutiennent des associations militantes afin de promouvoir des régulations plus strictes. » Par exemple, l’Open Philanthropy Project (OPP), une fondation co-créée par l’un des fondateurs de Facebook, a versé plus de 6 millions de dollars de 2017 à 2024 à L214. Cette ONG française animaliste, qui appelle de ses vœux le démantèlement de la filière de l’élevage de viande, s’est fait connaître pour ses enquêtes sensationnalistes sur la souffrance animale dans certaines fermes et certains abattoirs. Elle n’hésite pas non plus à considérer ouvertement la viande artificielle comme une alternative crédible.

Au même titre que The Good Food Institute, une organisation américaine qui a, elle aussi, reçu 6,5 millions de dollars de l’OPP, pour faire la promotion de la viande cellulaire, ou encore Greenpeace, qui en plus de ses actions pour le climat, milite pour l’adoption de...