Drones maritimes en mer de Chine : le retour du faucon américain ?
ARTICLE. L’administration Biden a validé l’acquisition d’une flotte de drones kamikazes en mer de Chine. Quelques semaines seulement après l’investiture du nouveau président américain, Washington met la pression sur Pékin dans un contexte géopolitique tendu.
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Quatre-cent. C’est le nombre de drones LRUSV, ces bateaux autonomes lanceurs d’explosifs, que la firme américaine Metal Shark va fournir au Corps des Marines. L’objectif ? Consolider la présence américaine dans la mer de Chine, région particulièrement stratégique et contestée. En effet, la Chine revendique la quasi-totalité des ilots de la mer de Chine Orientale, revendications que l’Amérique ne reconnaît pas. Les drones permettraient, en cas de conflit ouvert, impliquant notamment Taïwan, de reprendre ces îles en tirant des « munitions rôdeuses sur des cibles terrestres ou navales » de manière télécommandée.
Il faut dire que les exercices militaires chinois se sont multipliés dans la zone ces derniers mois alors que Donald Trump avait accéléré les ventes d’armes à Taïwan, provoquant l’ire de Pékin. Mais ces décisions ont plus relevé de l’exception que de la règle durant les années Trump. Ce dernier avait dit, à l’occasion d’une première visite « merveilleuse » en Chine en 2017, que les deux présidents avaient « développé une bonne relation de travail et une amitié personnelle ». C’est sous l’influence de son secrétaire d’État Mike Pompeo que Trump a fini par adopter une ligne plus dure à l’égard du régime chinois.
Mais l’investiture de Joseph Biden marque un tournant brutal dans le ton employé vis-à-vis de la Chine. Il a lancé, lors de son premier discours de politique étrangère jeudi : « je ne vais pas gérer cela comme Trump » et a ajouté « il y aura une compétition extrême ». En fait, Joe Biden reprend la posture de Barack Obama – en tant qu’ancien Vice-Président de son administration – qui avait proclamé en 2011 un « pivot » stratégique de la politique étrangère américaine du Moyen-Orient vers la Chine, afin de contrer l’influence de l’Empire du Milieu dans la région, voire de l’encercler.
En annonçant vouloir un « retour à la normale » de la politique...