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Dumping social, Europe, lutte des classes… Les racines de notre perte de souveraineté

OPINION. Par un retour sur les 50 dernières années de la vie politique française et grâce à son expérience dans l’industrie à l’international, notre abonné fait le constat que la France s’est dépossédée de sa propre souveraineté.

/2021/07/SOUVRAINISTE-POLITIQUE_FRANCE

Je ne peux qu’exprimer mon accord le plus vif sur l’importance de la souveraineté. Ce qui m’étonne, c’est que les raisons profondes de cette perte de souveraineté française ne font pas, à ma connaissance, l’objet d’une analyse plus opérationnelle, pour ne pas dire pratique, et que ces mêmes raisons soient occultées. L’État profond a permis ces déviances. Serait-ce par incompétence ? Je n’ose le croire. Les liens de cause à effet entre les politiques d’après 1945 et notre état actuel ne sont que rarement explicités. C’est ce que j’essaie de faire ci-après, le plus concrètement possible.

Les racines de la perte de souveraineté sont très anciennes, probablement datent-elles au moins des années 60, 70, au plus tard après les années Pompidou. Le vers était déjà dans le fruit, je le crains, et ce dès la fin de la Seconde Guerre mondiale. En effet, nous avons très mal géré l’exode rural avec une conséquence simple : nous sommes allés chercher la main-d’œuvre nécessaire plus au sud, plutôt que dans nos campagnes. Une des principales conséquences a été la récupération d’une population sous-qualifiée, voire illettrée, excellente pour obéir et réaliser des produits bas de gamme. Cette main-d’œuvre a été biberonnée et encadrée par des syndicalistes, énergiques et volontaires, mais incapables de rivaliser par la dialectique avec les puissances économiques et politiques en place.

En parallèle, les campagnes assuraient la réélection d’une droite gaulliste dirigée par quelque élite éloignée des réalités. S’en est suivie une période de petits jeux de pouvoir (Chirac, Giscard) jusqu’aux années Mitterrand et nous avons cru gagner en influence en poussant l’Europe et l’euro pour ne pas avoir à affronter les dévaluations continues, qui étaient la preuve de notre propre reconnaissance d’une inefficacité économique. Cette période de dépenses sociales (35 heures entre autres) a contribué à grever notre compétitivité encore plus,...

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