InternationalNationalité

En Algérie, un projet de déchéance de nationalité fait polémique

ARTICLE. Le ministre de la Justice algérien a récemment présenté un projet de loi visant à déchoir de sa nationalité tout citoyen qui, depuis l’étranger, « porte préjudice aux intérêts de l’État ». Un projet qui a provoqué un tollé auprès de la diaspora, et qui rappelle les débats tenus en France il y a cinq ans.

/2021/03/algerie decheance de nationalite binationaux binational diaspora france FLN hirak harak mouvement contestation pouvoir regime

NB : Il est urgent de désacraliser le sujet de l’immigration.  Retrouvez nos analyses, nos diagnostics et nos prescriptions dans notre nouveau numéro Front Populaire n°4 : Immigrations, éviter le naufrage.

Le 3 mars dernier, le ministre de la Justice algérien Belkacem Zeghmati a présenté un projet d’amendement du Code de la nationalité visant à mettre en place, entre autres choses, une procédure de déchéance de nationalité pour les citoyens Algériens installés à l’étranger qui commettraient « des actes portant volontairement de graves préjudices aux intérêts de l’État ou qui portent atteinte à l’unité nationale ». Le texte précise que la mesure « s'appliquerait aussi à celui qui active ou adhère à une organisation terroriste (…), à celui qui la finance ou qui en fait l'apologie et également à toute personne qui collabore avec un État ennemi ».

Ce projet a suscité une levée de boucliers chez les opposants au gouvernement algérien et chez les principaux intéressés – les membres de la diaspora algérienne – notamment en France. Ils s’insurgent contre une mesure qu’ils qualifient, selon le journal El Watan, de « dérive autoritaire sans précédent ». Abdelaziz Rahabi, ancien ministre de la Culture, y voit quant à lui une « menace pour la cohésion nationale ».

Le projet intervient en effet dans un contexte politique particulièrement agité en Algérie. Le retour du Hirak, ce mouvement de contestation contre le pouvoir en place apparu en 2019 pour dénoncer –initialement – le 5ème mandat présidentiel d'Abdelaziz Bouteflika (et désormais le régime dans son ensemble), gagne de l’ampleur et bénéficie d’un soutien de poids dans la diaspora. Les opposants voient dans cette réforme un outil pour réduire au silence l’opposition. Farid Yaker, militant associatif et acteur du hirak parisien dénonce par exemple au micro d’El Watan « une nouvelle manœuvre juridique visant à contenir et à affaiblir...

Vous aimerez aussi