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Énergies renouvelables : l’Allemagne veut réduire la voilure

ARTICLE. Face à la une faible progression de la demande en électricité et à une explosion des coûts de financement du réseau électrique, Katherina Reiche (CDU), ministre fédérale allemande de l’Économie et de l’Énergie, entend rectifier la coûteuse — désastreuse ? — transition énergétique de l'Allemagne.

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Frank Molter/DPA/SIPA



Du point de vue énergétique et financier, l’Allemagne aurait-elle fait n’importe quoi ? Ce lundi 15 septembre, lors d’une conférence de presse à Berlin, la ministre fédérale de l’Économie, Katherina Reiche (CDU) est venu présenter le rapport énergétique qu’elle avait commandé au "BET Consulting GmbH" et à l’ "Energiewirtschaftliches Institut" de l'Université de Cologne (EWI). Un document censé aider à tracer la future feuille de route énergétique gouvernementale. « Pour réussir, la fiabilité, la sécurité d’approvisionnement, l’accessibilité financière et la rentabilité du système énergétique » de l’Allemagne « doivent être au cœur de nos préoccupations », a-t-elle alerté.

Depuis son entrée en fonction, la ministre se montre critique de l’action de ses prédécesseurs en matière de pilotage de la transition énergétique allemande – en premier lieu l'écologiste Robert Habeck, ancien ministre de l’énergie et du climat du gouvernement Scholz. Les experts missionnés ont identifié plusieurs problèmes. Notamment un surdimensionnement de la demande en électricité. En avril, le ministère de l’Énergie affichait un objectif à 750 TWh en 2030, contre 525 TWh en 2023. Il fallait donc investir massivement dans les moyens de production renouvelables, pour atteindre les 80 % d’électricité — contre environ 60 % à ce jour — bas carbone fixés par la loi pour 2030.

2025 et la nouvelle coalition au pouvoir sont passés par là pour remettre un peu de rationalité dans les chiffres. Le rapport commandé indique que si la demande en électricité devait progresser, elle le ferait dans des proportions éloignées des cibles originelles, avec une fourchette cible de 600-700 TWh, l’hypothèse basse étant considérée comme la plus probable. Tout comme la France qui misait sur une forte hausse de la demande d’électricité, l’Allemagne est frappée par une baisse des investissements des particuliers et des entreprises en matière de chauffage et véhicules électriques. La demande ne...

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