Nucléaire

EPR de Taishan : la France encore une fois soumise à l'impérialisme américain

OPINION. L’administration américaine a profité de l’incident qui s’est déclaré dans le réacteur EPR chinois de Taishan-1 pour jeter le discrédit sur le nucléaire français. Une ingérence à laquelle notre Autorité de sûreté du nucléaire (ASN) a facilement cédé.

/2021/06/NUCLEAIRE

Le 14 juin dernier, l’administration Biden s’empressait de faire fuiter à CNN une information destinée à éreinter l’EPR français. EDF et sa filiale Framatome, qui fabrique les crayons de combustibles ont été ciblés à cause de la fuite de gaz radioactifs déclarée début juin au cœur du réacteur nucléaire chinois de Taishan-1, l’un des deux seuls EPR en fonctionnement dans le monde.

Le 12 juin, une ASN aussi zélée qu’orfèvre en communication et en diplomatie n’avait pas attendu la publicité d’une aussi inquiétante fragilisation de la sûreté EPR, pour se montrer intraitable en principe de précaution, invitant son homologue chinoise à ouvrir un dialogue technique « sur les conditions d’exploitation actuelles du réacteur 1 de la centrale de Taishan »et ameutant l’internationale de la censure nucléaire à considérer avec attention la déposition de l’exploitant chinois CGN. Le but : « examiner dans quelle mesure le retour d’expérience de la situation d’exploitation actuelle à Taishan peut être pris en compte dans le cadre de l’instruction en cours de la demande de mise en service de l’EPR de Flamanville. » On doit à l’impérialisme juridique américain cette servile transparence d’exploitation en Chine, imposée par la présence d’ingénieurs américains chez Framatome.

Quand on se remémore un Georges Vendryes, père du surgénérateur français Superphénix, applaudi debout par un parterre d’ingénieurs et de scientifiques américains, quand on observe à quel point 25 années d’écolo-socialisme ont tari le gisement de formation de nos ingénieurs en nucléaire et en technologies nucléaires, quand tous les classements Pisa soulignent un naufrage de la connaissance et de la compétence techniques françaises servant nos principaux concurrents de l’OCDE, il y a de quoi céder à des pulsions d’insurrection ! De vitrine de l’expertise en ingénierie et en pédagogie nucléaires, la France s’est muée en servile vassal de ses émules, en quelques années, ne se voulant désormais...

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