Fusion nucléaire : la Chine a activé son nouveau "soleil artificiel"
ARTICLE. La Chine vient d'activer son nouveau réacteur à fusion nucléaire. Baptisé HL-2M Tokamak, il peut atteindre les 200 millions de degrés pour produire de l’énergie en fusionnant des atomes. Cette opération s’inscrit dans un projet international réunissant 35 pays.
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C'est une technologie qui pourrait changer la face du monde et nous faire oublier les centrales nucléaires actuelles : la fusion nucléaire. Après le « HL-1 » (1984-1992) et le « HL-1M » (1994-2001), la Chine vient de lancer « avec succès » son nouveau réacteur, « le HL-2M », dont l’énergie générée par le réacteur est obtenue grâce aux 500 millions de tonnes métriques d’atomes d’hydrogène fusionnées toutes les secondes, produisant une chaleur de 150 millions de degrés.
La fusion, considérée comme le "Saint Graal" de l’énergie, fonctionne sans émettre de gaz à effet de serre ni de déchets polluants et avec peu de risques d'accidents. A la différence de la fission nucléaire, employée aujourd’hui dans les centrales, la fusion nucléaire permet de générer de l’énergie en émettant beaucoup moins d’ondes radioactives et en créant moins de déchets radioactifs. Les réacteurs à fusion nucléaire sont donc une promesse énergétique pour le futur. C'est néanmoins une forme d’énergie difficile à fixer et qui coûte – pour l’instant – extrêmement cher à produire.
Pour arriver à ce résultat, la Chine a travaillé en collaboration avec des dizaines de pays utilisant l’énergie nucléaire par le biais du projet ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor), dont l’objectif est l’industrialisation de la fusion nucléaire. Ce projet associe 35 pays : l’UE et le Royaume-Uni, l’Inde, le Japon, la Chine, la Russie, la Corée du Sud, les Etats-Unis et la Suisse. Plusieurs dispositifs de ce type sont actuellement en service dans le monde, dont un en France à Saint-Paul-lès-Durance, lancé en 2007.
Avec ce lancement, la Chine réduit donc son retard concernant sa participation au projet. Et ce n’est pas son seul but : ce nouveau « soleil artificiel » permettra à la Chine d’exploiter économiquement l’énergie par la fusion nucléaire. Elle ambitionne de lancer son utilisation commerciale en 2050.