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PPE3 : la publication du texte freinée par le réquisitoire implacable du haut-commissaire à l’énergie atomique

ARTICLE. Une note transmise à François Bayrou a freiné in extremis l’adoption du décret validant la PPE3 et ses objectifs en matière de renouvelables. Les arguments du Haut-Commissaire, factuels et implacables, ont semble-t-il fait mouche.

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FRANCOIS GREUEZ/SIPA


Une bombe et une déflagration de bon sens. L’exposé des 14 pages que contient la note de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), rédigée par le haut-commissaire à l’énergie atomique (HCEA), Vincent Berger, est sans ambiguïtés : pour le moment, la France n’a pas besoin de plus d’énergies renouvelables et toute orientation dans ce sens serait, dans le contexte actuel, un investissement dispendieux. C’est cette note datée du 10 juillet qui, d’après Le Point, aurait incité in extremis François Bayrou à ne pas publier le décret de la PPE3, alors même qu’un communiqué à la presse avait annoncé le contraire le 1er août 2025.

Dans son exposé, Vincent Berger soulève plusieurs points de réflexion. La PPE3 doit fixer l’avenir énergétique de notre pays jusqu’à 2035. Dans les hypothèses retenues, celle d’une progression élevée de la demande en électricité, qui passerait de 475 TWh en 2019 à 615 TWh en 2035. Une évolution de 30 % qui se base sur le postulat d’une augmentation du nombre de véhicules électriques (+42TWh) qui atteindrait les 40 % du parc total, un accroissement de la demande du secteur industriel (+46 TWh) et enfin une production supplémentaire d’hydrogène (+56TWh). Envisager de telles variations est-il raisonnable ?


Une consommation atone


Le HCEA note qu’à ce stade, « l’augmentation prévue n’est au rendez-vous sur aucun de ces trois piliers ». La consommation en 2024 n’a été que de 449,2 TWh, en deçà donc de la production de 2019. Et à ce stade, rien ne semble indiquer son accroissement drastique. « Les ventes ont stagné à 300 000 véhicules en 2023 et 2024. Si on poursuit sur une telle stagnation, on sera seulement 3 millions de véhicules en 2035 et non à 15 millions », souligne Vincent Berger. Quant à l’industrie, « la consommation électrique de...

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