Nomination de Monique Barbut : le retour de l’illisibilité écologique d’Emmanuel Macron
ARTICLE. En nommant une ancienne présidente de l’ONG antinucléaire WWF France à la tête du ministère de l’écologie, la Macronie brouille à nouveau son projet en matière d'écologie et énergie. Comme s'il avait besoin de cela.
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Certains la nomment le « en même temps », mais à la longue, cette stratégie du tout et de son contraire pratiqué depuis huit ans par Emmanuel Macron s’apparente de plus en plus à la théorie du Chaos. Au cœur du chaos politique de ces dernières semaines, le chef de l’État a dégoupillé une nouvelle grenade en nommant, par l'intermédiaire de Sébastien Lecornu, Monique Barbut à la tête du ministère de la Transition écologique, de la Biodiversité et des négociations internationales sur le climat et la nature. Si l'intéressée, 69 ans, ne manque pas d’atouts dans sa poche pour occuper cette fonction, elle possède également sur son CV une expérience qui serait en théorie rédhibitoire pour le poste : un passage de 3 ans à la tête de WWF France, entre 2021 et 2023.
L’ONG environnementale fait partie de cette constellation d’associations écologiques qui a fait de la lutte contre le nucléaire un de ses principaux combats écologiques. Si nous n’avons pas trouvé de trace de propos anti-nucléaire de la part de la nouvelle ministre, l’action de WWF France lors de sa présidence ne souffre aucune ambiguité. L’ONG a vigoureusement fait campagne contre l’inclusion du nucléaire dans la taxonomie européenne, heurtant de plein fouet les intérêts énergétiques et économiques de la France.
Si cette taxonomie a fait l’objet de débats houleux au sein des institutions européennes et de la galaxie de lobbyistes qui tourne autour, c’est qu’elle devait déterminer quelles sources d’énergie et quelles activités économiques pouvant être considérées comme « durables sur le plan environnemental » auraient le droit d’être subventionnées. Au terme d’une guerre larvée opposant France et Allemagne sous fond d’anti-nucléarisme, un consensus a été trouvé : le gaz et le nucléaire étaient tolérés au sein de la taxonomie, en tant qu’énergies transitoires.
Un profil à nuancer ?
Tout au long des débats, WWF...