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Georges Malbrunot : « L’accord irano-saoudien confirme la perte d’influence des États-Unis au Moyen-Orient »

ENTRETIEN. En annonçant la reprise de leurs relations diplomatiques, l’Arabie saoudite et l’Iran entendent redistribuer les cartes au Moyen-Orient. Pour Georges Malbrunot, grand reporter au Figaro et spécialiste de cette région du monde, ce rapprochement constitue un nouveau fiasco diplomatique pour les Etats-Unis et renforce le rôle de médiateur de la Chine sur la scène internationale.

/2023/03/Arabie saoudite Chine Iran


Front Populaire : L’Iran et l’Arabie saoudite ont annoncé la reprise de leurs relations diplomatiques, avec notamment la réouverture des ambassades dans chacun des deux pays d’ici quelques semaines. Comment interpréter ce rapprochement ?


Georges Malbrunot : Ce rapprochement n’est pas une surprise dans la mesure où depuis deux ans, une série de rencontres ont eu lieu à Bagdad (Irak) entre hauts responsables iraniens et saoudiens, avec comme médiateur l’ancien Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi. Celui-ci m’avait d’ailleurs confié en septembre dernier que ces premières discussions allaient déboucher sur le rétablissement des relations entre l’Iran et l’Arabie saoudite. Ce rapprochement ne vient pas faire table rase du passé mais vise à dresser une feuille de route et permettre à ces deux pays de réduire les risques de conflit.

La surprise vient plutôt du fait que la touche finale a été apportée par la Chine, sollicitée lors de la visite du président chinois Xi Jinping en Arabie saoudite fin 2022. Cela confère à la Chine un rôle de médiateur dans les crises internationales, rôle que ce pays tente d’endosser dans la guerre en Ukraine et maintenant au Moyen-Orient.



FP : Pour quelles raisons la Chine s’est-elle immiscée dans ce rapprochement ? Quels sont les intérêts de Pékin dans cette région du monde ?


GM : La Chine est...