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L’ordre mondial en guerre perpétuelle : la crise de trop pour les Nations unies (2/3)

CONTRIBUTION / OPINION. La reprise du conflit entre Israël et la Palestine éloigne encore un peu plus les espoirs nés de l’après-guerre d’une utopique paix perpétuelle. La « communauté internationale » n’a plus de commun que le nom.

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Ce texte est la deuxième partie d'une contribution en trois parties.
Retrouvez la
première partie ici et la troisième ici.


Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres a déclaré : « We are on the verge of the abyss », au Moyen-Orient. Il est des déclarations qui en disent plus sur la représentation de l’ordre mondial que sur son état. Un désenchantement pour les cinq membres permanents du Conseil de sécurité affûtés des mêmes outils et concepts géostratégiques d’un ordre suranné : celui de la paix des vainqueurs de l’après-guerre. Ne jugeons pas à la hâte ou trop sévèrement ce qui en train de se passer en son sein, mais comment s’étonner que, face à la paralysie du Conseil de sécurité et l’échec des forces de paix de l’ONU, on pose la question de manière récurrente de sa légitimité du droit et de la force, de sa projection dans l’avenir d’un ordre mondial multipolaire. Un Conseil de sécurité qui a perdu la légitimité à défendre les principes de la Charte des Nations unies à cause des non-choix passés, en l’occurrence son immobilisme diplomatique. Aujourd’hui, les repères sont brouillés, en témoignent les divisions sur la guerre en Ukraine, bien sûr, mais aussi sur le conflit israélo-palestinien avec le rejet de quatre projets de résolution dans une impuissance des membres à agir entre eux aux vingt-troisièmes jours de guerre. Aux yeux de la grande majorité des membres non permanents du Conseil de sécurité, l’inaction complice du Conseil de sécurité sur l’application des fondements mêmes de l’ordre international balaie les espoirs de foi dans l’avenir, de ses déclarations martiales sans lendemain dont le monopole en matière diplomatique a vécu.

Ce n’est pas assez dire que le Conseil de sécurité est en crise. Il est au bord de l’abîme, voilà longtemps qu’il vacille sur ses bases...

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