Géopolitique

Haut Karabakh : une poudrière manipulée par Erdogan 

ANALYSE. Depuis dimanche dernier, la guerre fait rage au Haut Karabakh. En arrière-plan, Erdogan fidèle à sa feuille de route : l’impérialisme turc de Stepanakert à Tripoli en passant par les eaux territoriales grecques !

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C’est beaucoup plus que quelques turbulences dans une région lointaine et méconnue des Français. Depuis dimanche 27 septembre, l’Azerbaïdjan soutenue par la Turquie d’Erdogan bombarde la région autonome du Haut-Karabakh peuplée majoritairement d’Arméniens, ayant proclamée son indépendance en 1991. Côté arménien on déplore une centaine de militaires morts jusqu’à présent. Sans parler des civils qui fuient les zones de combat. Au premier coup d’oeil, on est frappé par le déséquilibre des forces en présence. D’un côté deux pays (Azerbaïdjan + Turquie) qui pèsent 85 millions d’habitants et un budget militaire de 24 milliards de dollars, de l’autre : le Karabakh et l’Arménie, qui rassemblent une population de 3,2 millions d’habitants et un budget militaire 450 millions de dollars.

La suprématie militaire de l’Azerbaïdjan dans ce conflit est indéniable en ce qui concerne l’aviation, les blindés et les soldats. Mais surtout le soutien indéfectible de la Turquie pèse très lourd ! Erdogan a promis un « soutien total du peuple turc à ses frères azerbaïdjanais ». « Avec tous nos moyens », a-t-il précisé sur son réseau social. Parmi la palette des « moyens » disponibles pour le chef turc, l’envoi de mercenaires islamistes payés par l’État turc, unis sous la bannière de l’ANS (Armée nationale syrienne). Derrière cette aide à l’Azerbaïdjan, Erdogan poursuit dans la plus grande transparence son projet qui est celui de la restauration de l’Empire ottoman. Ni plus, ni moins. Il veut instaurer une grande Turquie, projet qui passe par un déploiement et des interventions belliqueuses jusqu’en Lybie, mais aussi en Grèce dont il n’hésite pas à violer les eaux territoriales pour tenter de s’approprier les réserves de gaz. Le « Sultan » avance sans masque et face à une Europe sans unité, se moque des rodomontades d’Emmanuel Macron.

Le conflit qui oppose depuis trente ans Arméniens et Azéris sur la question du Haut-Karabakh est donc partie...

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