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Immobilier : le Canada se convertirait-il au protectionnisme ?

ARTICLE. Connu pour sa politique favorable à l’immigration, au point de parfois frôler la caricature, le Canada va pourtant interdire l’achat de résidence aux étrangers. Une façon de répondre à la crise immobilière qui a frappé le pays ces deux dernières années.

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C’était une promesse de Justin Trudeau, la voilà appliquée. Lors des élections fédérales canadiennes de 2021, le chef du parti libéral avait garanti qu’il ferait de la lutte contre la crise du logement l’une de ses priorités. Depuis le 1er janvier 2023, et ce pour une durée temporaire de deux ans, l’achat d’un logement sur le sol canadien par un investisseur étranger est désormais interdit.

Le 21 décembre, le ministre du Logement, de la Diversité et de l’Inclusion, Ahmed Hussen. s’est félicité de cette décision. « Les logements ne devraient pas être de simples biens », a-t-il affirmé, les qualifiant « d’endroits où les familles peuvent s’enraciner, créer des souvenirs et bâtir une vie ensemble. » Et de conclure : « grâce à cette Loi, nous veillons à ce que les logements appartiennent à des Canadiens, dans l’intérêt de toutes les personnes vivant au Canada ». Mais alors, le Canada, pays d’immigration, se convertirait-il au protectionnisme ? Quitte à renier ce que Justin Trudeau appelle régulièrement les « valeurs canadiennes » ?

La réalité est un peu plus complexe, et plutôt que de parler d’interdiction, il serait plus juste de parler d’encadrement. Car il n’est ici pas question d’interdiction pure et dure. Un étranger pourra toujours acheter une propriété, à condition qu’il puisse prouver « que l’achat constitue un prélude à un emploi ou une immigration au Canada au cours des deux années qui suivent », est-il expliqué sur le site internet du Parti libéral, dont est issu le gouvernement. La loi ne concernera essentiellement que les « régions métropolitaines » et les agglomérations dites de « recensement », à savoir les villes en manque d’offres immobilières.

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