Inculpation de Trump : aux États-Unis aussi, on fait de la politique par juges interposés
CONTRIBUTION / ANALYSE. Pour l'avocat Régis de Castelnau, les récents démêlés de l'ancien président américain Donald Trump avec la justice montrent que la France n'est pas la seule à avoir une magistrature politisée qui n'hésite pas à mettre le droit au service de son agenda idéologique.
La procédure pénale intentée par un procureur de Manhattan à l’encontre de Donald Trump présente toutes les caractéristiques de ce que l’on appelle désormais le lawfare (littéralement : la guerre juridique), c’est-à-dire l’utilisation directe de la justice à des fins politiques. On entend par utilisation directe la tentative de disqualifier, voire d’emprisonner son adversaire politique. Dans ce domaine, la France a donné l’exemple d’une façon assez spectaculaire. L’appareil judiciaire s’y vit aujourd’hui comme une force politique autonome et considère qu’il peut être de son devoir de rendre des services au pouvoir qu’il a décidé de soutenir. Il le fait de trois façons. D’abord en poursuivant et condamnant ceux qui s’opposent...