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Joe Biden : un nouveau Roosevelt à la Maison-Blanche ?

OPINION. Le nouveau président américain a surpris une partie des commentateurs par ses récentes ambitions fiscales. Même si Front populaire se méfie de Joe Biden, notre abonné nous propose une analyse sur les cent premiers jours de sa présidence à la Maison-Blanche.

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Commençons d’abord par une mise au point : la gauche électorale, telle qu’on la connaît en Europe et plus particulièrement en France, nexiste pas aux États-Unis. Pays de pionniers fondé sur le culte de la conquête et de la réussite individuelle, le système politique américain n’est tout simplement pas doté du même logiciel de réflexion que celui en vigueur en Europe où les mécanismes d’entraide et de solidarité y sont bien plus culturellement répandus. Par conséquent, les politiciens américains se réclamant d’une gauche classiquement européenne évoluent en marge avec bien peu de chances d’arriver en position d’exercer le pouvoir dans un pays où le mot « socialiste » fait bien souvent figure de repoussoir. Dans cette optique, le parti démocrate n’est qu’une version plus centriste du très droitier Parti républicain et c’est paradoxalement à cause (ou grâce, selon le point de vue) de ce système qu’a pu jaillir, en réaction, la contre-culture américaine : celle du cinéma de John Ford, des livres de Steinbeck ou des chansons de Woody Guthrie, les porte-parole de l’autre Amérique, celle des minorités, des humbles et des laissés pour compte au final peu ou pas du tout représentés sur l’échiquier politique.

Obama

Pour bien comprendre la surprise que constitue l’action de l’actuel locataire de la Maison-Blanche, comme s’il avait caché son véritable agenda pendant des décennies pour mieux l’appliquer une fois arrivé au sommet, il faut donc bien avoir à l’esprit qu’à quelques rares exceptions près (comme la période Kennedy/Johnson), le parti démocrate américain n’est donc pas, a priori, le défenseur des classes populaires, mais davantage celui des classes moyennes. L’aveuglement bien français concernant la présidence Obama est à cet égard très significatif : entendre les mêmes qui traitaient Nicolas Sarkozy d’affreux fasciste encenser un président bien plus à droite sur de nombreux sujets (peine de mort, élimination...

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